Quand le microcrédit devient un levier de fidélisation et de croissance pour l’e-commerce

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Dans la course à la diversification, les cybermarchands tapent tous azimuts pour fidéliser la clientèle et trouver de nouvelles sources de profit. En effet, face à un mastodonte comme Amazon qui fait feu de tout bois avec son service de VOD Amazon Prime Video, ses Dash Button ou son service Pantry qui bouscule le commerce de proximité voir la grande distribution, la concurrence se doit de trouver de nouvelles pistes pour résister.

« Coup de Pouce » arrive doucement mais sûrement.

C’est peut-être pour cette raison que l’enseigne Cdiscount lance « Coup de Pouce » un service de microcrédit. Pour l’instant, le début s’opère dans la plus grande discrétion, la communication se faisant uniquement par mail à destination des clients ayant réglé leurs achats en 4X et qui n’ont pas eu d’incident de paiement.

Ce mode de financement, peu connu en France, permettait initialement aux personnes souvent exclues du crédit classique, d’emprunter une petite somme pour réaliser un projet important avec un remboursement adapté à leur situation.

Toute ressemblance avec un crédit serait fortuite…

Comme le disait Mr Sylvestre de la World Company : « c’est pas parce que vous n’avez pas d’argent qu’on vous le prendra pas quand même ». Cdiscount et son partenaire financier Banque Casino semblent vouloir reprendre le concept du microcrédit, mais sans le côté « social ». Pour cela, ils proposent à ses clients sélectionnés (ayant une appétence au paiement fractionné), un crédit de 200€ à 1500€ remboursable en 4X. Pourquoi seulement en 4X me direz-vous, et bien pour une raison règlementaire car avec 3 mensualités maximum, la réglementation sur le crédit à la consommation, connu sous le nom de loi Scrivener 1, ne s’applique pas.

Donc pour l’e-commerçant, cela simplifie grandement le traitement du dossier : un RIB, une pièce d’identité et c’est tout. Pas de questionnaire sur les ressources et les charges du candidat emprunteur, pas de calcul du taux d’endettement ou du reste à vivre, juste une interrogation du Fichier des Incidents de remboursement des Crédits aux Particuliers (FICP) au cas où.

Le crédit, c’est simple comme un clic de souris.

Et pour le consommateur ? Comme le revendique le site de « Coup de Pouce », c’est la simplicité qui prime et fait rentrer le microcrédit dans l’ère de l’achat d’impulsion. Cela surfe également sur ces solutions de contournement du secteur bancaire, perçu comme contraignant et tatillon, comme le compte Nickel souscrit chez le buraliste. La simplicité est l’alpha et l’oméga de la consommation moderne : « un clic et c’est automatique ». Cependant la simplicité a un coût avec un taux d’intérêt proche de 18%.

Le microcrédit pas vraiment discount.

Un taux d’intérêt qui peut poser problème, même si le financement est sur une très courte durée, pour un public fragile, et peut-être aux portes du surendettement. Une chose est sûre, pour le site marchand l’opération est très profitable car en plus d’un prêt avec un taux proche du taux d’usure (fixé par la Banque de France à 20,27% pour le T2 2017), c’est aussi l’opportunité de financer des achats réalisés sur un autre site marchand.

Cette clientèle fervente adepte de promotions, d’achats faciles et de paiements fractionnés risque fort de succomber à ce chant des sirènes. Espérons que cette opération de diversification et de fidélisation s’accompagnera d’une grande vigilance du distributeur et de son partenaire financier pour éviter toutes dérives aux conséquences funestes.