Rendre plaisir et travail compatibles

Amis lecteurs, plusieurs articles ont été rédigés sur le plaisir au travail et se sont risqués au « comment faire pour concilier les deux ». Je n’arrive pas avec mes gros sabots avec des certitudes en tête, pour la bonne et simple raison que je ne suis pas dans la vôtre. Alors si vous pensez que ce qui va suivre est un livre de recettes ou un mode d’emploi pour allier plaisir et travail, ce n’est pas ma prétention ! Non, mon but aujourd’hui n’est pas d’affirmer, mais bien de proposer certaines pistes et vous faire prendre du recul sur votre quotidien. Mon fil conducteur, si vous voulez bien le suivre, est le suivant : le plaisir au travail n’est pas un oxymore.

Revisite de la notion de plaisir

La tâche est complexe car la notion de travail est plus souvent associée à des mots comme : rythme effréné, stress, fatigue, pénibilité, fatalité, …Qui n’a pas déjà entendu (ou prononcé) des : « Ça va comme un lundi ! », « Vivement ce week-end ! », « Plus que 6 jours et je suis en vacances », ou « Il faut bien gagner sa croûte« . On est loin du bonheur au travail, hein ? Eh bien, justement, il faut différencier bonheur de plaisir.« S’il est fantasque de parler de bonheur au travail, le plaisir professionnel est, en revanche, quelque chose que tout un chacun peut tenter de se construire ». Les phrases citées plus haut ne veulent pas dire que les personnes qui les prononcent sont en mal-être : elles pensent simplement que l’équilibre vie privée – vie professionnelle est un facteur important de leur bien-être. Je les rejoins là-dessus, et je l’aborde notamment lors de nos formations sur la gestion du stress. Savoir se détacher suffisamment de son travail est, à mon sens, un élément déterminant pour y revenir avec, si ce n’est du plaisir, de l’envie et du sourire aux lèvres. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est recommandé de façonner son espace de travail avec un peu de « chez soi » : photos, objets personnels, dessins, …

Le plaisir au travail n’équivaut pas à un excessif « Il me tarde demain matin pour retourner au boulot ». C’est plutôt une sensation ou une émotion agréable que je vis sur l’instant en satisfaisant un besoin ou un désir. Ce que je développe ci-dessous :

Des pistes offertes à tous

Déjà, le bénéfice du plaisir au travail : c’est chimique, notre cerveau libère de la dopamine qui nous rend plus performant. Et si je suis performant, je satisfais mes besoins plus facilement. J’entre dans un cercle vertueux, cqfd ! Mes humbles recommandations sont les suivantes :

Concentrez-vous sur ce qui vous procure le plus de bien-être

Focalisez sur vos points forts : Ciblez ce que vous savez faire, ce que vous aimez faire, et ce que vous faites naturellement bien (votre responsable hiérarchique peut vous aider par rapport à cela). Identifiez les points clés de votre travail qui vous motivent, concentrez-vous sur les aspects plaisants (allez-y, listez-les !), et augmentez un peu plus chaque jour le temps que vous y consacrez. Certains pourront dire « J’en ai pas beaucoup, moi, d’aspects plaisants dans mon métier ». S’il n’y en a pas beaucoup, c’est qu’il y en a ! Et si jamais l’exercice est vraiment très compliqué à réaliser, il est peut-être possible de réfléchir à utiliser ses compétences différemment et dans un autre contexte. Attention, je ne suis ni moralisateur, ni prêcheur de bonne parole, juste quelqu’un qui souhaite étaler les vertus du bien-être au travail. D’autres encore pourront rétorquer : « On a tous des tâches qu’on n’aime pas faire ! » Ce à quoi je réponds : Tout à fait ! Simplement, le plaisir pris « ailleurs » va faire que ces tâches seront moins déplaisantes, chronophages, et prises avec plus de recul.

Je suis bien conscient que nous avons souvent une vision assez floue de ce qui nous procure du plaisir au travail. Et c’est aussi parce que les choses qui nous agacent prennent de l’espace. Un collègue qui nous pourrit la vie par exemple. Et si prendre du plaisir serait de neutraliser ceux qui nous le gâchent ? Facile à dire, j’en conviens…mais tellement bon pour le mental ! Un article intéressant que j’ai parcouru (http://www.lifeisaseriousgame.com) invite à « ranger les cons dans un bocal »…

Ne restez pas sur vos acquis

Oui, ça a l’air sécurisant. Mais stagner professionnellement engloutira petit à petit notre « capital plaisir ». C’est la raison pour laquelle je préconise la curiosité, la créativité, les suggestions. Ces éléments remplissent le puits de la motivation pour éviter qu’il ne tarisse. Par exemple, formez-vous, obtenez de nouvelles tâches, acceptez avec engouement ce qui vous est délégué. Acquérir de nouvelles compétences et optimiser ses capacités, c’est attiser la flamme du bien-être au travail.

Cultivez une bonne relation avec vos collègues, votre supérieur hiérarchique

Il est même bénéfique de transmettre ses compétences, ses talents. Ne gardez pas vos points forts pour vous, partagez-les : cela procure un sentiment de plaisir et d’enthousiasme contagieux.

Bon, vous avez vu ? Pas de formule magique ! En effet, certaines personnes vont être motivées par des éléments qui leur sont propres, que d’autres individus pourront trouver déstabilisants. Et tous les emplois ne sont pas la terre promise du plaisir au travail. Une aide-soignante, par exemple, ne trouvera pas énormément de plaisir à porter des personnes ou à faire leurs toilettes. Mais elle sera contente à l’idée d’aider quelqu’un, de lui procurer un sentiment de bien-être et une sécurité. Le plaisir au travail est le reflet de l’état d’esprit que l’on y met. Ce n’est pas une chimère et chacun peut progresser dans son bien-être professionnel si une bonne introspection personnelle est établie.