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Le « courage managérial » : un concept controversé

A l’instar du management « agile », « responsable » ou « bienveillant », la notion de « courage managérial » vient se positionner depuis quelques années au sein de la sphère Management.

Des partisans à la notion et des opposants se répondent à coup d’articles sur internet en défendant leurs points de vue. J’aimerai simplement détailler le concept avec vous pour que vous fassiez votre propre idée.

Commençons par le début : en quoi consiste t’il ?

Et si nous prenions un exemple pour l’illustrer : vous êtes manager d’un collaborateur à qui vous devez annoncer que son salaire va rester le même contrairement à ce qui était prévu. Déjà, une erreur : pourquoi avoir annoncé une bonne nouvelle à un collaborateur alors que nous n’avions visiblement pas l’assurance de sa réalisation… Mais passons ; il faut lui annoncer. Deux solutions s’offrent à vous : vous vous réfugiez derrière la hiérarchie pour vous dédouaner ; ou vous lui dites clairement que vous êtes responsable de l’enveloppe budgétaire, et que sa non-augmentation est de votre fait. Vous choisissez la deuxième option ? Bravo : vous faites preuve de courage managérial !

Manager avec courage, c’est être responsable de ses décisions, faire face aux problématiques (voire aux conflits) qu’elles peuvent engendrer, et être transparent. Ce « courage » sous-entend d’aborder les situations compliquées de front ; et vis-à-vis de ses collaborateurs, c’est aussi être capable de défendre leurs intérêts nonobstant le risque encouru de tension. Il ne faut pas hésiter à être persévérant, à défendre ses idées avec vigueur, bref : à agir ! L’inaction et la fuite sont l’antithèse du courage. Bien sûr, le « bon » manager prendra des risques mesurés : foncer tête baissée dans n’importe quelle situation n’est plus du courage…

Des opinions qui, toutefois, divergent

Il faut préciser que les antagonismes concernent davantage l’appellation « courage managérial » que le concept en lui-même. Un simple souci de sémantique somme toute. Prenez l’expression : « Bon courage ! » : certains vont se dire : c’est gentil, il m’apporte du soutien ; alors que d’autres penseront : Super…il compatit dans ma galère. C’est donc une perception propre à chacun.

Il est acceptable de penser, d’un côté, que nous puissions nous interroger sur l’idée d’associer ces termes (courage et management). Nous pouvons en déduire : c’est donc une profession si difficile que ça ? Et ce qu’on nous inculque dans notre enfance, c’est que les plus courageux sont les super-héros. Le manager d’aujourd’hui doit-il être un Avenger, alors ? Cela peut paraître comme une mauvaise pub faite au management ; et dire à un manager qu’il doit progresser sur son courage peut être perçu comme : « tu es lâche et tu manques d’initiative ! »

Les adeptes du courage managérial parleront d’engagement envers l’entreprise et d’audace dans l’accomplissement de ses fonctions plutôt qu’héroïsme.

Alors où se positionner ?

Si l’on juge que manager avec courage implique de savoir faire preuve d’autorité (et non autoritarisme) sans braquer ses collaborateurs ; que cela implique de gagner leur confiance et devenir un exemple pour eux, alors la direction est bonne. La notion de leadership entre ici en jeu ; et je reprends souvent l’expression « ferme mais juste » lorsque je forme les managers.

Si le concept défend la théorie que le courage, c’est de ne pas reculer, ni stagner, ni se dérober lorsque l’heure des grandes décisions est arrivée, alors, fions-nous à lui. C’est Benjamin Franklin qui disait : « Celui qui est bon à se trouver des excuses est rarement bon à autre chose ».

Enfin, si le courage managérial, c’est prendre la mesure de la stratégie à suivre, d’en assumer les conséquences si elle n’a pas été bien prise, et laisser passer l’orage que constitue l’adversité pour mieux rebondir; alors, c’est une posture à apprendre et à adopter.

Lors de nos formations sur le management, nous abordons une séquence sur « manager son manager ». Et une des prérogatives à ce sujet est de « se faire respecter » (sans faire de reproches, et surtout en se basant sur les seuls faits). Un symbole de courage, non ?

La notion de courage doit s’associer à celle de la bienveillance en management. Car le manager se doit de créer un climat propice au partage et d’encourager les initiatives. D’ailleurs, nous proposons une formation sur « le management bienveillant » que vous pouvez retrouver au sein du catalogue Teleperformance Academy. Etre honnête, congruent entre ce qu’on dit et ce qu’on fait, voilà des qualités dont le courage se nourrit. Et le courage doit être porté par l’organisation et il se transmettra aux collaborateurs. Après la « symétrie des attentions », la « symétrie du courage » ?

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