Approche pédagogique, réflexion, séquencement, animations et exercices. Démonstratif ou interrogatif ? Tous ces mots qui arrivent lorsque nous parlons d’articulation pédagogique d’une formation, ont-ils leur place dans la conception des formations « dématérialisées » ?
De la conception d’une formation…
C’est un métier que de concevoir une action de formation. Elle doit répondre à un besoin, être adaptée et proposer des méthodes d’apprentissage qui vont être en adéquation avec les méthodes des apprenants. Vous savez, les auditifs, les kinesthésiques et les visuels…
En présentiel, nous les reconnaissons, nous les identifions assez rapidement, entre ceux qui nous fixent et nous écoutent attentivement, ceux qui se font une image mentale des concepts présentés par le « sachant »… et nous savons parfaitement les gérer.
Mais, en e-learning, en classe virtuelle, en distanciel, ce n’est pas la même chose, nous sommes aveugles.
La difficile équation
D’un côté : via des formations dématérialisées, nous ne savons absolument pas qui sont nos apprenants. Nous n’avons, en soi, pas d’idée précise sur qui sera de l’autre côté de l’écran, sur les présupposées connaissances déjà acquises. Nous ne savons pas quelles sont les façons de percevoir l’information, du côté de nos apprenants.
De l’autre : nous devons proposer un contenu qui parle, qui soit adapté, où les apprenants vont voir, entendre et pratiquer un contenu qui ait du sens. Livrés à eux-mêmes, sans le « sachant » présent pour retenir son attention, le risque de se lasser et de ne pas aimer la formation est grand pour l’apprenant.
Difficile équation que cette dernière qui, si elle n’est pas gérée correctement donnera un « Oh non pas de l’e-learning, le dernier module était long et barbant ! »
Repenser la formation
Nous, formateurs, concepteurs, devons repenser nos modèles, nous ne devons pas purement et simplement transposer du contenu créé pour du présentiel en distanciel, c’est toute l’action de formation qu’il faut repenser.
Le format doit être plus différent, généralement plus court, mais surtout proposer de nouvelles techniques d’animation, nous devons transposer nos méthodes actuelles, qui fonctionnent, vers ce monde dématérialisé. Nous appuyer sur les outils offerts par ce monde.
Ainsi, les jeux de rôles en présentiel s’appelleront « serious game » en e-learning, les vidéos viendront appuyer l’anecdote, les témoignages, le vécu.
Repenser l’approche pédagogique est la première chose à mettre en place pour adopter cette évolution de nos formations.
La fin du présentiel ?
Qu’on se le dise, la réponse est non ! L’approche qui consiste à opposer le présentiel au distanciel n’est, selon moi, pas bonne. Le présentiel était, est et restera, malgré toutes les technologies et outils actuels car, dans certaines conditions et selon certains facteurs, il est la réponse la plus adaptée.
Il faut comprendre que ces deux approches, en salle comme à distance, sont complémentaires. Elles peuvent enrichir l’expérience de l’apprenant, le distanciel pouvant trouver sa place en amont, en aval ou en plein milieu d’un parcours de formation plus global.
Peut-être que dans dix ans, avec la réalité virtuelle, cela sera une autre histoire, mais en attendant, la formation en présentiel a encore de beaux jours devant elle.
Le distanciel, quant à lui, propose déjà de nombreux avantages, l’apprenant se forme avec un nouveau contenu, à son rythme, sur un support plus ludique avec de nouvelles façons de lui servir le contenu, ce qui contribue à l’acquisition de ces connaissances sur le long terme.
Et vous, qu’en pensez-vous ?