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Coronavirus, comment la crise bouscule les assureurs

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Critiqués pour leur manque de réactivité, de solidarité et d’engagement face à la crise économique liée à la pandémie du nouveau coronavirus, les assureurs multiplient depuis quelques semaines les initiatives de solidarité. Ces dernières varient selon leur positionnement et leur exposition, plus ou moins prononcée, face à un choc qui devrait avoir des conséquences durables sur le secteur.

Des Franc tireurs bousculent un secteur sur la défensive

A date, la MAIF est le seul assureur à avoir annoncé un remboursement d’une partie des primes des contrats assurance automobile, pendant que le Crédit Mutuel et le CIC brisaient finalement le dogme imposé par la FFA (Fédération Française de l’Assurance et de l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) sur la question de l’indemnisation de la perte d’exploitation.

Ces deux assureurs ont décidé de verser 200 millions à leurs assurés, contrevenant à la doctrine en vigueur, énoncée par la FFA et répétée comme un leitmotiv : « indemniser la perte d’exploitation nous conduirait à la faillite ».

Il faut dire que le Crédit Mutuel est fortement implanté en Alsace, voisine de l’Allemagne où Allianz a décidé d’indemniser commerçant et entreprise, inspirant fortement cette décision.

Un secteur de l’assurance perçu comme « aux abonnés absents »

La profession s’est vue reprocher pendant de la période de confinement un manque d’engagement et de réactivité par rapport aux banques, en première ligne pour venir en aide aux entreprises en difficulté. Le point d’orgue étant la procédure victorieuse initiée par le restaurateur Parisien Stéphane Manigold contre Axa France, le tout se terminant par un accord entre les deux parties, confirmant l’adage « un mauvais accord vaut mieux qu’un bon procès ».

Cet épisode illustre le malaise du secteur. Pour autant, face aux sollicitations, voire injonctions gouvernementales, les assureurs se disent prêts à participer à l’effort de solidarité nationale, à condition toutefois de ne pas être en difficulté pour payer les sommes dues à leurs assurés sous la forme de sinistre ou d’épargne. « L’argent que nous récoltons, c’est l’argent de nos assurés. Il est destiné à les protéger au mieux de l’ensemble des aléas », rappelle un assureur. Or, les conséquences économiques de la crise qui pèsent sur l’industrie de l’assurance restent encore incertaines mais pourraient être conséquentes. « Nous sommes parfaitement prêts à jouer le jeu. Mais qui est capable de prédire quel sera le coût final pour l’assurance de cette crise ? Personne à ce stade », affirmait Thierry Martel, le patron de Groupama, dans une précédente interview accordée à La Tribune. Et d’ajouter : « ce dont je suis certain, c’est que nous allons ressentir les effets négatifs de cette crise sur l’économie durant plusieurs années et que la sortie de crise ne sera pas simple ».

Depuis le début de cette crise sanitaire, entre communication contradictoire voire cataclysmique des assureurs, procès et négociation d’arrière-boutique, le secteur ne ressort pas grandi de cet épisode. Cela démontre également que les assureurs ne peuvent plus uniquement s’abriter derrière la légitimité technique et juridique pour justifier leur décision. Le chemin pour rétablir la confiance va être long.

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