
La problématique du surendettement des ménages en France est récurrente. Coup de projecteur sur : les origines, les conséquences, et les pistes de solutions.
Selon les données de la Banque de France, après une baisse continue entre 2015 et 2022, le nombre de dossiers déposés a connu une remontée progressive à partir de 2023. A qui la faute ? Un contexte économique marqué par l’inflation, la hausse des taux d’intérêt, et une érosion du pouvoir d’achat.
En 2024, la France fait face à une recrudescence des situations de surendettement. La preuve en chiffres : 134 803 dossiers ont été déposés, marquant une hausse de 10,8 % par rapport à l’année précédente (Banque de France).
Cette tendance, inquiétante pour les acteurs économiques et sociaux, reflète des difficultés financières croissantes chez de nombreux ménages.
Les raisons de la hausse du surendettement :
Causes | Impacts |
Inflation persistante | Baisse du pouvoir d’achat. Malgré un ralentissement, l’inflation élevée (+3,2 % en 2024) continue de réduire le pouvoir d’achat, notamment en matière d’énergie et d’alimentation (INSEE). |
Taux d’intérêt élevés | Mensualités plus lourdes ! Avec des taux immobiliers autour de 4,5 %, l’accès au crédit devient plus coûteux, alourdissant les mensualités. |
Érosion de l’épargne | Fragilité financière face aux imprévus. De nombreux ménages ont épuisé leur épargne de précaution, les rendant vulnérables face aux dépenses impromptues. |
Crédits renouvelables | Les crédits à la consommation, qui représentent 40 % des dettes des ménages surendettés (Banque de France), contribuent à des situations d’endettement rapide. |
Les conséquences du surendettement :
- Elles sont sociales pour commencer : Stress, précarité et exclusion touchent les ménages surendettés, avec des difficultés croissantes à se loger. Par exemple, en 2024, beaucoup de ménages, en difficulté financière manifeste, déclarent renoncer à certains soins médicaux faute de moyens.
- Mais aussi économiques : Une hausse des défauts de paiement peut peser sur les banques et freiner la consommation intérieure.
- Et enfin immobilières : Les saisies civiles seront en augmentation, aggravant la crise du logement.
Pistes de solutions :
Au regard de cette situation, réfléchissons à certaines alternatives qui nous permettraient de ralentir ce feu :
- Des actions gouvernementales : En 2025, le gouvernement pourrait renforcer les dispositifs de lutte contre le surendettement avec plusieurs mesures clés :
- Mise en place d’un fonds de soutien pour les ménages en difficulté.
- Obligation pour les banques de proposer un accompagnement budgétaire lors de la souscription de crédits.
- Renforcement du fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) pour prévenir les abus.
- Une éducation financière : Renforcer les programmes de sensibilisation à la gestion budgétaire.
- Un encadrement du crédit : Mieux réguler les taux et surveiller les pratiques commerciales.
- Une aide préventive : Développer des dispositifs d’accompagnement et de traitement du surendettement.
La recrudescence du surendettement depuis 2023 appelle donc à des réponses coordonnées et durables. Nous venons de le voir : des pistes de solutions peuvent éclaircir le tableau. Combiner prévention, régulation et accompagnement permettra de limiter l’ampleur de ce phénomène préoccupant.
En perspective, si la situation économique reste tendue avec des taux élevés et une inflation persistante, le surendettement pourrait continuer à croître…
À long terme, l’évolution du marché de l’emploi et la capacité des ménages à reconstituer leur épargne seront des défis clés pour prévenir de nouvelles crises.
Sources : Banque de France, INSEE