Bon nombre d’entre nous utilisent Facebook (environ 33 millions d’utilisateurs français). Si, comme moi, vous y êtes depuis son arrivée, vous avez pu constater beaucoup de changements tout au long de ces années. Longtemps novateur, le leader du web social sait aussi puiser l’inspiration chez ces concurrents. La source de ces changements ? WeChat, application leader du géant chinois Tencent, aux 800 millions d’utilisateurs
WeChat, l’application couteau suisse
À ces débuts, WeChat n’était qu’une application de messagerie type Messenger ou Whatsapp. Aujourd’hui, c’est un condensé d’applications diverses permettant une centralisation de ses usages mobiles/web à un seul endroit.
Ci-dessous, une liste non exhaustive de ce que l’on peut y faire :
- Socialiser : on y discute par texte, voix ou vidéo. On partage ses « moments » via un service de microblog, on y suit des amis/personnalités/marques.
- Achat de tous types de produit en e-commerce
- Gestion d’argent : payer ces factures, règlement à plusieurs (partager la note du restaurant par exemple), gérer son budget ….
- Accès à divers services : réserver un ticket de cinéma, commander un taxi, prendre RDV chez le médecin, faire des rencontres, jouer à des jeux
Dans une version qu’on nommera « entreprise », WeChat peut même remplacer votre intranet en permettant la gestion de congés, de notes de frais ou d’échanger des cartes de visites virtuelles.
En gros, Wechat, c’est un melting pot d’applications telles que Facebook, Tinder, Uber, Amazon, Slack, etc. Tout cela réuni au même endroit ! Pas besoin d’avoir 15 applications et plus besoin de se trimbaler avec une carte bleue.
La fusion du commerce et du social
Par ce regroupement de services, WeChat dépasse largement les modèles existants et montre la voie d’un internet où toute notre vie se gère via un seul endroit. On y communique, achète et travaille de la plus simple et efficace des manières. Coté commerce, les annonceurs perdent, certes, en visibilité, comparé à Facebook ou Twitter, mais gagnent en proximité avec leurs consommateurs. A l’heure de la relation client personnalisée, cela semble tout à fait pertinent.
Un de vos amis partage un « moment » au restaurant, ça vous donne envie d’aller le tester, un clic suffit à réserver une table. On peut imaginer également de l’achat par reconnaissance visuelle (comme le fait le site d’e-commerce Taobao). Vous prenez en photo un objet qui vous plait (T-shirt, basket ou autre) et l’application vous indique directement où l’acheter. De quoi bouleverser le mobile commerce de chez nous.
Un WeChat à l’européenne ?
S’il y a beaucoup d’avantages évidents à cette « mega application » et aux nouveaux modèles de consommations qui en émergent, l’apparition chez nous d’un équivalent à WeChat risque de poser quelques soucis. En effet, quid des données collectées ? Dans le cas de WeChat, tout est hébergé directement par Tencent et accessible par le gouvernement, mais bon, le relationnel avec la vie privée n’est pas le même que chez nous, dans l’Empire du milieu.
Vous allez me dire que Google ou Facebook possèdent déjà des données équivalentes sur nos habitudes sociales ou de consommations, ce qui est totalement vrai. Mais à l’heure du RGPD, du droit à l’oubli ou à la déconnexion et de la sensibilisation au partage de données personnelles, une telle application en est aux antipodes.
Malgré tout, la Chine montre ici, une fois de plus, sa capacité à être un pionnier dans le monde digital et nous permet d’y voir plus clairement sur le devenir de notre monde connecté.
source: siecledigital.fr