Aujourd’hui, nous abordons le BYOD, pour Bring Your Own Device, dans l’univers de la formation. Quels sont les avantages et les inconvénients de cette tendance plus qu’émergente, pourquoi et comment faut-il, ou ne faut-il pas, y succomber ?
Les origines du BYOD
Aux alentours de 2005, une tendance émerge au sein des entreprises : celle d’apporter son matériel informatique personnel pour travailler. Le principe est alors simple, il s’agit de permettre à l’utilisateur de travailler partout, et à tout moment, avec son propre matériel informatique.
Aubaine pour les entreprises concernées, ces dernières y voient des économies d’infrasctructures relativement importantes et, pendant un temps, tout va bien.
Seulement, cette nouvelle pratique fait naître beaucoup de questions, sur la gestion de la planification, l’équité entre le temps privé et le temps de travail, la sécurité des données, etc.
Nous ne nous intéresserons pas directement au BYOD dans le travail quotidien, mais nous aborderons tout de même quelques problématiques qui pourront se retrouver dans ce domaine.
Les avantages du BYOD
Avantage n°1 : une pédagogie centrée sur l’apprenant
Un des avantages évidents du BYOD, c’est que tout part de l’apprenant. En permettant à chaque personne de venir avec son appareil personnel, ces derniers travaillent dans un environnement qui leur est familier. Ils savent l’utiliser, ils n’ont plus à s’adapter à la culture numérique de l’entreprise et sont donc dans de meilleures conditions de travail.
Avantage n°2 : l’apprentissage continu
C’est évident, si on dispose de son propre matériel en formation, on disposera de ses notes, ses fichiers et présentations chez soi, une foi la formation achevée. Le BYOD peut donc être intéressant pour permettre l’apprentissage en dehors des heures présentielles. Il est d’ailleurs possible de combiner cela à des modules d’e-learning, que l’apprenant sera plus enclin à faire, puisque cela sera sur son propre matériel.
Avantage n°3 : les coûts de formation
A l’heure où le numérique s’est grandement invité dans les salles et dans la formation en présentiel, équiper ses salles d’outils numériques peut parfois s’avérer onéreux. Les ordinateurs, téléphones ou tablettes doivent être capables de jouer des contenus parfois riches et qui nécessitent des capacités informatiques certaines. Autrement dit, sortir un ordinateur du placard n’est pas forcément une solution.
Face à ce défi, certaines entreprises équipent complètement leur salles de formation, mais toutes ne peuvent pas se permettre cet investissement. D’autant plus qu’il ne sera pas forcément rentabilisé directement.
Le BYOD permet d’éviter cette contrainte, ou a minima de l’alléger, puisque les apprenants disposent de leurs propres outils.
Les inconvénients du BYOD
Si les avantages liés au BYOD sont évidents, les inconvénients apportés par cette pratique ne sont pas à négliger.
Le déséquilibre entre apprenants
Apporter ses outils personnel en formation signifie créer un potentiel déséquilibre entre les apprenants : entre ceux qui viennent avec leur tablette, leur téléphone et leur ordinateur dernière génération et ceux qui n’ont pas forcément les mêmes moyens et pas le même matériel. Ce problème est que certains disposeront des outils adéquats pour travailler, là où les autres seront potentiellement pénalisés. Il appartient donc au formateur ou à l’organisme de formation de faire très attention à garantir cet équilibre.
La sécurité des données
C’est une question qui fait débat, depuis les balbutiements du BYOD jusqu’à aujourd’hui : comment garantir la sécurité des données ?
Certaines formations au sein des entreprises abordent des points confidentiels ou travaillent sur des aspects qui ne doivent être connus que de l’entreprise. Comment assurer cette nécessaire confidentialité lorsque, face à vous, chaque équipement est différent ?
Le BYOD entraine avec lui d’autres questions, le matériel des apprenants est peut-être connecté à des services tiers, quelles données peuvent « fuiter » à ces services là ? Où l’apprenant enregistre-t-il ses notes ou ses documents ? Que faire, et comment faire, pour garantir que des données sensibles ne vont pas terminer dans la nature ?
Accepter le BYOD au sein de sa formation, c’est aussi avoir évalué les gains et les risques inhérents à la pratique et, à l’heure où la sécurité des données devient un enjeu majeur pour la quasi-totalité des entreprises, il est parfois très difficile de trouver une réponse juste et adaptée.
Les facteurs de déploiement du BYOD
Avant de vous lancer dans le BYOD, vous devez vous interroger sur les points suivants :
- La sécurité des données : nous venons d’en parler, ce point est crucial
- Les moyens financiers qu’il est possible d’investir
- Les moyens techniques (accès Internet, sécurisation …)
- Le soutien technique : si les apprenants viennent avec leurs équipements, cela signifie que vous devez être en capacité de les guider sur ces derniers. Vous devez donc avoir une bonne culture numérique et être à l’aise avec de nombreux outils
- Le programme de formation : il doit être en adéquation avec le BYOD. Demander aux apprenants de prendre leur équipement pour faire des simulations sur la gestion des objections, ce n’est pas, à mon avis, une chose très pertinente.
- Votre population d’apprenants : nous l’avons dit tout à l’heure, assurez-vous de ne pas avoir de déséquilibre entre vos apprenants, sous peine de fortement pénaliser une partie de ces derniers.
Vous disposez maintenant d’un début de réflexion sur la pratique du BYOD, si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter ici, ou sur les réseaux sociaux 🙂