On en parle régulièrement depuis plusieurs mois tant le sujet est important. Les changements consécutifs à la reforme de la formation professionnelle dans le cadre de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel s’enchainent. Aujourd’hui, nous allons faire un point sur la transformation des OPCA en Opérateur de compétences (OPCO).
C’était quoi un OPCA ?
OPCA signifie Organisme Paritaire Collecteur Agréé. Ok, chouette mais ça servait à quoi au juste ? Pour la faire courte, un OPCA est chargé de collecter, mutualiser et redistribuer les obligations financières versées par les entreprises au titre de la formation professionnelle. L’argent récolté sert au financement du Compte Personnel de Formation (CPF), des périodes de professionnalisation, et du plan de formation de l’entreprise. L’OPCA assure le financement et la gestion administrative des actions de formations mises en œuvre par les entreprises.
Il y avait une vingtaine d’OPCA différents, chacun correspondant à un secteur professionnel. En plus de leur rôle de collecteur de fonds, ils avaient aussi un rôle de conseil auprès des entreprises et des salariés souhaitant se former. Mais ça c’était avant.
C’est parti mon OPCO !
De 20 OPCA, on passe à 11 OPCO, soit 11 Opérateurs de Compétences (voir liste en bas de ce billet). Le classement se fait toujours par secteur professionnel, ces derniers se sont juste un peu plus élargis. En plus de cette diminution d’intervenants, les OPCO perdront d’ici 2021 la collecte des fonds dédiés à la formation. A contrario, ils vont gagner d’autres missions.
Voici les rôles des opérateurs de compétences :
- Assurer le financement des contrats d’apprentissage et de professionnalisation.
- Apporter un appui technique aux branches professionnelles pour :
- Etablir la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences
- Déterminer les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage et de professionnalisation
- Les accompagner dans leurs missions de certification (construction des référentiels de certification qui décrivent précisément les capacités, compétences et savoirs exigés pour l’obtention de la certification visée)
- De favoriser la transition professionnelle des salariés, notamment par la mise en œuvre du Compte Personnel de Formation dans le cadre des projets de transition professionnelle.
- D’assurer un service de proximité au bénéfice des très petites, petites et moyennes entreprises, permettant :
- D’améliorer l’information et l’accès des salariés de ces entreprises à la formation professionnelle
- D’accompagner ces entreprises dans l’analyse et la définition de leurs besoins en matière de formation professionnelle, notamment au regard des mutations économiques et techniques de leur secteur d’activité.
Source : travail-emploi.gouv.fr
Outre le passage de 20 OPCA à 11 OPCO, qui va devoir se faire sans heurter et ne pas provoquer de rupture de service, la disparition de la collecte de fonds demande une nouvelle approche. En effet, cette collecte de fonds permettait aux OPCA de garder contact avec le monde professionnel. Maintenant que ce moment n’existe plus, il va falloir aux OPCO en trouver/inventer de nouveau.
Une affaire à suivre, donc, sur les quelques années à venir pour voir comment ce virage s’effectue.
Les 11 OPCO et leur secteur:
– OPCOmmerce (vente, négoce, commerce de détail et de gros…)
– Atlas (banque, assurance, finances..)
– Santé (hospitalisation, établissements médico-sociaux…)
– AFDAS (presse, édition, cinéma, casino, musique, spectacle vivant, sport, tourisme, radio, audiovisuel, télécommunication…)
– Cohésion sociale (centres socio-culturels, insertion, régie de quartier, HLM,…)
– Entreprises de proximité (artisanat, professions libérales…)
– Entreprises et salariés des services à forte intensité de main-d’œuvre (chaînes de restaurants, portage salarial, enseignement privé, restauration rapide, déchets, travail temporaire…)
– OCAPIAT (entreprises et exploitations agricoles, acteurs du territoire, secteur alimentaire…)
– OPCO 2i (industries, métallurgie, textile…)
– Construction (BTP)
– Mobilité (ferroviaire, maritime, automobile, transport de voyageurs…)