Comment inclure une compensation du handicap dans nos supports de formation ?

handicap invisible

Quoi de plus frustrant pour un formateur qu’un stagiaire disant : « tu sais, ce n’est pas que je ne suive pas, mais je ne vois rien. Ton document est illisible !  J’ai un handicap visuel ! »

Cette mésaventure m’est arrivée il y a quelques années en formation. A cette occasion, j’ai pris conscience qu’il est primordial de rendre ses documents accessibles aux plus grands nombres.

Un phénomène loin d’être isolé …

On pourrait se dire que cela ne concerne que peu de personnes, que le handicap se voit… En France, le handicap (quel qu’il soit) concerne 12 millions de personnes. Et pourtant, il est dit « invisible » dans 9 millions de cas.

Si parfois, le souci peut être dû aux performances du matériel de projection ou de diffusion, souvent le document lui-même est en cause.

Cela peut entraîner des conséquences sur l’apprentissage de l’apprenant concerné : découragement, incompréhension, irritabilité, échec.

Comment y remédier à notre niveau ?

Quelques bonnes pratiques « faciles à mettre en œuvre » dans la conception de vos documents peuvent simplifier la vie de vos apprenants en formation.

Tout d’abord, privilégiez les documents numériques aux documents papier. Un document numérique est, en règle générale, plus accessible grâce à des aides telles que loupes, téléagrandisseurs, lecteurs d’écran.

Pensez aussi à aligner le texte à gauche et pas en mode justifié afin d’éviter les espaces inégaux entre les mots.

… Le choix de la police

Dans la pratique, cela commence par le choix de la police de caractères. Il est primordial d’utiliser des polices de caractères sans empattement ou sans serif. Calibri, Arial, Verdana, Helvetica, Trébuchet sont des exemples parmi tant d’autres. Ces polices sont plus faciles à lire que les polices avec empattement dites Serif.

Source : https://www.get-beyond.fr/serif-sans-serif-difference/#:~:text=Si%20vous%20avez%20donc%20une,formes%20dites%20en%20%C2%AB%20b%C3%A2ton%20%C2%BB.

Utiliser une taille de police appropriée, facilitera la tâche de vos apprenants. Une taille de 14-16 minimum est conseillée, une taille de police de 24 est idéale pour vos apprenants.

Majuscules ou minuscules ?

Autre point à prendre en compte : les majuscules. Les successions de mots écrits en majuscules sont compliquées à lire lorsqu’on est atteint de handicap visuel. Un texte en minuscule sera plus facilement lisible.

Les interlignes et espacements

Utiliser un interlignage de 1,5 facilitera la lecture de vos documents.

Vous pouvez également augmenter, l’espacement de vos caractères de 5% à 10%. Votre document gagnera en lisibilité.

Structurer le document

Vous pouvez encore gagner en lisibilité en structurant votre contenu à l’aide de puces, de numéros. Cela facilitera la lecture.

Ci-dessous un exemple : le même texte. La structuration du texte de droite permet une lecture plus aisée.

Source : http://blogs16.ac-poitiers.fr/circo-cognac/files/2022/03/Accessibilt_des_crits_1618295782.pdf

Plus vos phrases seront simples, plus elles seront lisibles. Il est également primordial de ne pas mettre trop d’abréviations dans vos documents. Vos mots devront également ne pas se couper en bout de ligne. C’est plus compliqué à lire pour un déficient visuel.

Utilisation des couleurs, des images

Qui dit document inclusif, ne veut pas dire document austère. La couleur est même conseillée pour rendre attractifs vos documents. Il faut simplement veiller à ce que le « contraste chromatique » entre le fond de document, et la couleur de la police soit suffisamment important. Vous pouvez vérifier cela en passant votre document en noir et blanc. Ainsi, vous constaterez immédiatement, si votre document est suffisamment lisible.

Il est cependant recommandé de ne pas utiliser de couleurs fluorescentes. Trop vives, elles peuvent éblouir.

Pensez au message que vous cherchez à faire passer dans votre document, il ne devra pas passer uniquement par la couleur. Se contenter de mettre une bonne réponse en vert et une mauvaise réponse en rouge est à éviter.

Si vous insérez des images dans vos documents, elles devront être en lien avec le contenu. Elles devront contenir un texte alternatif qui pourra être lu par un synthétiseur vocal.

Si vous décidez d’intégrer des vidéos, elles devront être sous-titrées.

Utiliser le vérificateur d’accessibilité

Une fois votre document créé, vous pourrez toujours vérifier s’il est vraiment inclusif. Des outils comme Powerpoint, possèdent un vérificateur d’accessibilité qui vous permet facilement et rapidement de corriger et modifier tout ce qui pourrait être bloquant dans votre document pour une personne en situation de handicap.

Ces quelques petites astuces, faciles à mettre en œuvre, peuvent grandement faciliter la vie de vos stagiaires en formation. Cela permet d’assurer une montée en compétence égalitaire satisfaisant tout le monde. Et vous, quelles sont vos pratiques ?

Si une compensation du handicap devait être prise en compte dans le cadre de nos formations, nous vous invitons à prévenir notre Référent National Handicap en amont de la formation afin d’étudier la faisabilité et nous organiser pour la mise en œuvre : Handiperformant@fr.teleperformance.com