L’intérêt de varier ses méthodes pédagogiques en formation

L’intérêt de varier ses méthodes pédagogiques en formation

Après un billet sur la variation nécessaire des supports pédagogiques, au tour des méthodes employées…et du besoin de diversité à ce sujet également. Exploration en un exercice et quelques recommandations.

Les différentes méthodes pédagogiques à l’aide d’un cas concret :

Commençons donc par un exercice : 

Je vous propose de former un groupe de stagiaires sur la thématique suivante : les mots positifs à utiliser en relation client. Réfléchissez un moment à la conception de cette séquence, à la façon dont vous pourriez l’animer. Allez, jouez le jeu (même si ce n’est pas un sujet que vous avez l’habitude d’animer), détournez votre tête du billet, regardez le plafond, et dites-moi, concrètement, comment vous vous y prendriez ?

C’est bon ? Vous avez votre approche, votre stratégie d’animation en tête ?

Vous avez pu trouver :

  • « Je projette ma slide sur le discours positif, j’explique, je décris » : C’est la méthode magistrale.
  • « Je questionne, je demande aux stagiaires ce qu’est un discours positif pour eux, et de quoi il est constitué selon leurs connaissances » : c’est la méthode interrogative.
  • « J’instaure une mise en situation avec un des participants en nourrissant mon discours d’expressions négatives, de mots noirs, de phrases peu valorisantes. Puis, je demande le ressenti » : c’est la méthode découverte.
  • « Je fais écouter un enregistrement où le discours est positif, et je demande aux participants ce qu’ils ont apprécié dans l’entretien » : c’est la méthode démonstrative.
  • « Je propose à 2 volontaires de simuler un entretien avec un scénario préétabli et communiqué. L’entretien est débriefé avec le groupe en focalisant sur le discours positif » : c’est la méthode active. Par rapport à cette méthode, j’ai un exemple qui me vient de mon enfance lorsque j’étais en CM2 et qui m’a marqué : c’était pour appliquer les tables de multiplications. Le maître désignait un élève qui disait un chiffre entre 1 et 10; il en sollicitait un autre pour la même chose, et le troisième enfant devait donner le résultat de la multiplication. Et ainsi de suite avec un processus par élimination si nous n’avions pas la bonne réponse; et qui couronnait donc un seul élève. Astucieux, non ?   
  • « Je raconte une expérience personnelle où le discours négatif a desservi mon entretien » : c’est la méthode analogiqueIl s’agit de faire comprendre un concept en le remplaçant par un fait simple et connu (une histoire, une métaphore, une expérience, une anecdote, etc.).

Si vous aviez une de ces 6 idées, alors vous avez collé une étiquette à votre approche. Peut-être en aviez-vous une autre tout aussi bonne… tant que le résultat est satisfaisant quant à l’appropriation des stagiaires.

Ces méthodes possèdent leurs avantages et leurs inconvénients. Ce que nous détaillons lors de nos formations sur le sujet.

Que choisir parmi toutes ces approches, alors?

Qu’importe, tant qu’elle fonctionne ! Au formateur de trouver les bons enchaînements, la bonne alchimie pour que les stagiaires y voient très clair dans le concept. Après, c’est comme miser sur plusieurs chevaux : plus on varie les méthodes d’apprentissage, et plus nous allons contenter les différents participants et parvenir à notre but commun.

« L’effort surgit normalement aux côtés de l’intérêt » John Dewey.

Recommandations :

  • Gardez en tête l’objectif pédagogique et réfléchissez aux méthodes les plus enclines à les atteindre.
  • Pensez aux attentes et à l’expérience des stagiaires pour adapter vos méthodes (pourquoi ne pas en inclure une qui n’était pas prévue).
  • Connaissez-vous : votre expérience, votre compétence et votre confiance en vous vont venir vous aider à statuer sur une méthode.
  • Mixez, mixez, et remixez les angles d’approche : vous obtiendrez l’augmentation de la rétention d’informations en développant les potentiels. Rappelez-vous le fameux John Keating (Robin Williams) et les codes qu’il casse dans « Le cercle des poètes disparus » !

Conclusion :

Vous aurez des stagiaires visuels, auditifs, kinesthésiques, ou autres. Chacun a sa propre façon d’apprendre. Il importe de reconnaître les différences dans le mode d’apprentissage de chaque stagiaire et les facteurs qui les influencent. Vous n’êtes absolument pas la seule personne qui accomplit les démarches intellectuelles. Vos méthodes d’apprentissage ont tout intérêt à rejoindre l’ensemble de votre groupe, satisfaire toutes les particularités des individus. Variez pour faciliter ; mais tout en gardant un équilibre dans la mixité. C’est ce que nous tentons de mettre en avant lors de nos prestations de formations (que vous pouvez retrouver ici).